Savoir ne pas mentir

Lorsqu'un pavé de 500 pages envahit votre boîte aux lettres un jour avant l'interview de l'auteur, il ne vous reste plus beaucoup de solutions. Décaler l'entretien ? Oui mais vous donnera-t-on une autre chance ? Lire en diagonale en repérant les personnages et les lieux ? Impossible parce que vous aimez votre métier ? Et si vous essayiez la franchise.

Dans ce petit créneau de temps où motivation et cafetière ne peuvent plus grand-chose pour vous, il faut savoir jouer la franchise : avouer à l'écrivain que l'on n'a pas pu plonger dans son œuvre. Cette option vous évitera bien des questions bancales et d'imbroglios. Elle vous permettra aussi - si l'auteur ne vous a pas encore faussé compagnie - d'aborder très vite les sujets essentiels. D'ailleurs, ce dernier est en général bien rôdé à ce genre de circonstances. Beaucoup vous avoueront que la première phrase du journaliste qu'il rencontre est à quelque chose près la suivante : « Je n'ai pas lu votre livre, mais… ».«Mais vous vous foutez de moi ? ». «Mais vous avez raison d'être honnête avec moi... ». C'est tout blanc ou tout noir. D'un autre côté, vous êtes là pour faire la promotion d'un livre, c'est pourquoi, l'interviewé a tout intérêt à prendre la situation comme elle est. Quelque part, cela peut lui permettre d'évoquer les points qu'ils considèrent importants, ceux que peut-être, dans une lecture inattentive, vous n'auriez pas relevés. La sincérité est parfois une audace de grand mérite.

En partant, n'oubliez pas de promettre à l'auteur que vous lirez son livre à tête reposée. Là aussi, essayez d'être sincère...

Clément Moutiez


                                                                                                                                          



22/04/2010

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