Photographe en safari

26 août 2009. Commémoration de la libération de Paris dans le 15e arrondissement. Bloc-notes, stylo, accréditation, tout mon barda est au complet pour couvrir au mieux cet hommage à la résistance parisienne. D'un œil à la fois admiratif et agacé, j'observe un photographe qui se meut comme dans un supermarché, sans égard apparent pour la solennité de l'évènement : un cliché par ci, un zoom par là, l'appareil quasiment collé au nez des octogénaires vétérans, bousculant l'assistance et fendant la foule à coups de téléobjectifs. Il se croit dans un safari ou quoi ?

Je vais vite réviser mon jugement. Je brandis mon appareil-photo « Ricoh » (4 ans d'âge et une batterie capricieuse) pour moi aussi shooter le cérémonial. Soudain, trois éminences de la politique française surgissent et s'avancent dans ma direction pour fleurir le monument à la 2ème DB. Je me plante sur leur chemin, m'immobilise pour cadrer, et de stress l'appareil me glisse des mains. Alors que les éminences se rapprochent de plus en plus, un vigile me fait signe de déguerpir. Qu'est-ce que je fais en plein milieu du tapis rouge réservé aux personnalités ? C'est alors qu'une main m'attrape, m'arrachant à mes vaines gesticulations. C'est le photographe en safari. « Tu es stagiaire n'est-ce pas ? Un petit conseil à suivre : dans ce genre d'évènements, tu as une tribune réservée à la presse et aux photographes, sert t-en. » Conseil de « pro », c'est noté.

                                                                                                                                           Ghislain Fornier de  Violet



24/01/2010

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