Vendredi 13

ourire, renseigner, coordonner, Najate (prononcez Najète) offre l'image d'une parfaite hôtesse d'accueil. Style moderne et mèche en place, elle dicte d'une voix assurée ses instructions tout en gardant un œil parfaitement dessiné sur son écran d'ordinateur. La maman de trois grands garçons avoue assouvir son « goût des autres » avec ce travail. Najate rit beaucoup, elle se définit comme « une personne facile à vivre ».

« C'est une vie voulue »

Arrivée du Maroc à six ans, Najate grandit dans une famille de six enfants. Ce qui lui donnera envie de fonder une « famille nombreuse » Privée de grandes études, la quadragénaire veut offrir une bonne éducation à ses trois fils. L'intensité qu'elle déploie à narrer leur parcours scolaire laisse entrevoir la fêlure. A 17 ans, Najate quitte l'école et son rêve d'étudier la communication. Elle se contente dés lors de « menus boulots ». De cette période, elle garde beaucoup d'amertume. D'un revers de main manucurée, l'argenteuillaise conjure ses mauvais souvenirs et affiche un sourire éclatant. Le masque reprend ses droits. Apaisée en 1987, elle se lance dans des études de sténo dactylo. Après quelques années dans la bureautique, elle obtient « la consécration »  en décrochant en 2001 son travail d'hôtesse d'accueil à L'Ecole multimédia. Commence alors la « vie voulue ».

En dehors du travail, Najate fait du shopping pour « rester séduisante ». Mais sa plus grande passion reste la plongée,  être « sous l'eau ». Que fuit-elle ? « L'injustice, le mensonge, la violence ». À 49 ans, Najate Bensaid se dit comblée et souhaite la santé « pour continuer à aller… ».

Aissatou Fall