Les étudiants à la conquête du monde imaginaire.
S'adresser à des lecteurs dont le profil type est inconnu, voilà une des missions dont l'étudiant en journalisme doit s'acquitter. Un exercice ô combien délicat, car ignorer tout de son lectorat implique un travail d'écriture épuré de toutes les influences possibles et imaginables. Pour y parvenir, il convient, naturellement, d'être clair et compréhensif. Il faut également imaginer un journal universel, accessible à tous et distribué chaque jour dans tous les kiosques du monde en simultané. Dans ce monde là, la langue est la même pour tous. Dès lors, la règle de l'objectivité prime sur toutes les autres, et le casse- tête du rédacteur prend forme. Ce n'est pas en cloisonnant que l'on apprend, mais bien en visant un public aussi large que l'entendement le permet. Avant de conquérir les rédactions, le journaliste en herbe fait l'apprentissage de l'indépendance et se doit de garder pour lui ses sentiments et son point de vue. Cela est d'autant plus vrai sur les sujets sensibles comme la politique ou l'art, domaines ou la perception individuelle est un obstacle réel à l'objectivité. A cet égard, la pratique du 'blogging' est un excellent exercice. Les blogs sont devenus de formidables terrains d'expression et d'expérimentation pour les journalistes en tous genres. Lorsqu'il aura quitté le monde idéal dans lequel il est unanimement compris, le jeune étudiant de l'IFJ (ou d'ailleurs) pourra prendre son envol !
Emmanuel Colombié