Jean Augonnet, des canards et du chêne
Passer un quart d'heure avec Jean Augonnet relève du chemin de croix. L'homme est pressé. Toujours des choses à faire, toujours un rendez-vous à prendre. L'imper élégant, costume-cravate, ce sexagénaire a mis très tôt les pieds dans le journalisme. Ado, il prenait « toujours son café avec des canards». Après une maîtrise de droit, les hasards de la vie l'amènent à se diriger vers le monde de la presse. « Passionné de ce qui se passe depuis longtemps », l'étudiant se retrouve donc à faire des stages à l'AFP. Puis, il devient élève à l'Institut français de journalisme (IFP), où il se forme aux questions de presse et à la sémiologie de l'information. Attiré par la pédagogie, il monte en 1978 l'Institut pratique de journalisme, une école qu'il fait reconnaître par la profession. En quête de nouvelles aventures, il lance l'Institut français de journalisme en 2003, beaucoup plus ouvert sur les différentes formes de médias. Á ses yeux, « les nouveaux usages techniques » sont importants. Blog, PAO, Web… «le métier a changé, la France a changé », confie-t-il, la cigarette virevoltante.
« Je suis très manuel »
En 2002, Jean Augonnet prend un peu de recul avec le monde de la presse. Son amour du bois l'amène à préparer un CAP menuiserie. Un domaine dans lequel il se sent « psychologiquement bien ». Ses mains ne demandent que ça : raboter, gratter, poncer le chêne… Une véritable passion qu'il retrouve, dès qu'il le peut, loin de Paris, dans sa maison de Phalsbourg. C'est promis, un jour, il s'installera là-bas. Ce Parisien de naissance quittera le bitume de la « grande ville » pour des balades en forêt.
Clément Moutiez