ProPublica, l’information aux forceps

Des enquêtes de longue haleine pour des scoops renversants. Lancée par deux milliardaires californiens, ProPublica est une rédaction d'un nouveau genre qui rend au journalisme d'investigation ses lettres de noblesse.

 

Dix-neuf journalistes, dont huit prix Pulitzer,  travaillent d'arrache-pied pour débusquer des scandales en tout genre. « Je veux que mes reporters couvrent des histoires que personne d'autre ne peut couvrir », explique le rédacteur en chef adjoint Steven Engelberg, ancien chef du service d'investigation du New York Times.

ProPublica officie grâce au mécénat d'un couple de milliardaires, Marion et Herbert Sandlers, des septuagénaires californiens. Une organisation à but non lucratif qui exempte la rédaction de toute pression économique. L'agence d'enquête dispose ainsi d'un budget annuel de 10 millions de dollars (6,6 millions d'euros). Une manne financière qui a permis à la rédaction de sortir une quinzaine d'enquêtes reprises par plus de trente-sept médias américains depuis un an et demi.

Le procédé n'est pourtant pas nouveau mais ProPublica va plus loin en faisant « don » de ses investigations. Une enquête a ainsi durée deux ans et a coûté plus de 300 000 dollars (200 000 euros). Lors de l'ouragan Katrina, les médecins d'un hôpital de La Nouvelle-Orléans ont pris l'initiative d'euthanasier plusieurs patients jugés trop faibles pour être évacués.

L'enquête  a été publiée, en août dernier,  à la une du Times Magazine, à la suite de quoi, le procureur général de Louisiane a rouvert l'enquête, abandonnée trois ans plus tôt.

                              

 

                                                                 Matthieu Delacharlery



18/12/2009

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